Mauvais trimestre pour les entreprises en difficultés. Le groupe Altares publie un bilan chiffré qui révèle une explosion du nombre de procédures de liquidation, de redressements judiciaires et de sauvegardes. Le nombre de défaillances dépasse à présent son niveau d’avant la crise sanitaire. Qu’en retenir ?

Une hausse de 35 % du nombre de défaillances

La comparaison fait mal. Le nombre de défaillances d’entreprises a augmenté de 35 % par rapport au deuxième semestre 2022, qui dénotait déjà avec le calme de 2021. Pour comprendre cette explosion, il faut se rappeler que le nombre de défaillances d’entreprise avait fortement diminué en 2020, lors de la crise sanitaire grâce aux aides aux entreprises mises en place par le ministère de l’économie et des finances. Parmi elles, des prêts garantis par l’Etat, un fonds de solidarité ou encore des délais de paiements allongés. Ces dispositifs ayant pris fin, les entreprises qui connaissaient déjà des problèmes avant la crise se retrouvent à présent face au mur et sans garde-fou. Des difficultés accrues notamment par la hausse du coût de la dette. 

13 266 défaillances au total

Sauvegarde, redressements judiciaires et liquidations, les trois typologies de procédures sont en hausse par rapport au deuxième trimestre 2022. La barre des 13 000 ouvertures de procédures a d’ailleurs été dépassée, un seuil jamais atteint depuis 2016. Les redressements judiciaires sont moins nombreux qu’auparavant mais les procédures de liquidation ont augmenté de plus de 11 % entre le T2 2019 et le T2 2023. Si historiquement ce sont les TPE qui subissent le plus grand volume de défaillances, ce trimestre, le rythme d’augmentation est plus marqué chez les PME et ETI. Pour Thierry Million, directeur des études Altares, "Les liquidations judiciaires bien plus fréquentes illustrent la profonde détresse financière des entreprises qui font défaut actuellement".

55 700 emplois menacés

Un seuil qui n’a jamais été atteint depuis 2014. Au premier trimestre 2023, la France enregistrait une baisse du chômage inférieur de 0,3 point à son niveau d'un an auparavant, soit 7,1 %. Les chiffres du 2ème trimestre n’ayant pas encore été publiés, l’annonce de la hausse des liquidations de l’étude Altares n’est pas un signal encourageant. Restauration, petits commerces, transport routier sont les secteurs particulièrement marqués. 

155 entrepreneurs convaincus par la nouvelle procédure collective simplifiée

la procédure éphémère, mise en place à la fin de la crise sanitaire pour permettre aux petites entreprises en difficultés de rebondir rapidement, dite "procédure temporaire de traitement de sortie de crise" (PTSC), à pris fin en juin dernier. La procédure entrée en vigueur en octobre 2021, pour permettre aux petites entreprises connaissant des difficultés liées à la crise sanitaire de rebondir rapidement, a pris fin en juin 2023. Cette action aura convaicu 155 entrepreneurs dont 68 sur le premier semestre 2023 alors qu'ils étaient seulement 72 pour toute l'année 2022. Trois quarts des PTSC ont pu bénéficier, suite à un jugement, d'un plan de redressement. et pour l'instant 9 plans sur 10 ont été respectés. Pour 28 % en revanche, la PTSC a été convertie en redressement voire en liquidation judiciaire. 

Céline Toni

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