Selon l’étude "State of the digital workplace" menée par Gallup en 2022, seuls 6% des salariés français se disent engagés au travail. Face aux tendances de "grande démission" ou de "Quiet quitting" éprouvé par les directions RH en 2021 et 2022, l’activation de leviers pour mobiliser les effectifs devrait être une priorité pour de nombreuses organisations cette année.

Une entreprise plus attractive

La quête de sens est bel et bien un facteur d’engagement pour les salariés, et les DRH en ont pris conscience, puisque 29% des DRH français envisagent d’impliquer les salariés dans la mise en place de la stratégie d’entreprise, indique le 1er baromètre de Human And Work dédiés aux enjeux RH, datant d’octobre 2022. Une enquête qui précise que leurs priorités se placeront également sur le climat social et l’ambiance au sein des équipes. Et cette quête inclue également le bien-être au travail et la responsabilité sociétale de l’entreprise. En effet, le troisième baromètre de la perception de la RSE en entreprise orchestré par le Medef met en avant le fait que 82% des collaborateurs en poste se projettent dans leur entreprise, à condition qu’elle adopte une stratégie RSE. D’ailleurs, selon HR Maps, 83% des salariés exerçant au sein d'une entreprise responsable indiquent "avoir du plaisir à travailler". Or, selon Officevibe cette fois, un collaborateur heureux est 12% plus productif. La communication de la stratégie RH quant à elle est essentielle pour mener à bien l’ensemble de ces actions et ainsi consolider la confiance des collaborateurs sur le terrain.

Un collaborateur heureux est 12% plus productif

L’évolution des salariés

Le "strategic workforce planning" ou gestion des emplois et des compétences est également un enjeu à ne pas négliger. En effet, une étude de pôle emploi révèle que 85% des emplois de 2030 ne sont pas encore créés. Une réponse aux salariés qui sont aujourd’hui un sur quatre à ne pas avoir confiance en leur avenir professionnel au sein de leur organisation, dévoile l’étude "The top HR trends and priorities for 2023" réalisée par Gartner. La formation devrait jouer un rôle clé dans l’anticipation et l’adaptation aux métiers du futur comme l’indique l’édition 2022 du baromètre international Cegos "Transformation, compétences et learning" qui éclaire ces enjeux à travers la parole de 4 005 salariés et de 377 acteurs RH. Par ailleurs dans des secteurs en mutation permanente faisant face aux enjeux sociétaux, cela favoriserait l’accès aux mobilités internes ce qui ouvre un champ des possibles à d’autres opportunités.

La flexibilité, un critère clé pour fidéliser

L’avènement du travail a distance à ouvert les portes d’une organisation plus flexible et pour beaucoup de collaborateurs, il n’est pas question d’un retour en arrière une majorité d’entre eux considérant leur équilibre vie professionnelle / vie privée comme étant une priorité. L’Institut Montaigne indique que 6 employés sur 10 souhaitent pouvoir télétravailler, idéalement, 2,7 jours par semaine. Par ailleurs, selon Gartner, 52% d’entre eux choisissent de rester dans leur entreprise en fonction de sa politique en matière de nouveaux modes de travail. D’autres sujets sont concernés tels que la flexibilité des horaires ou encore la semaine de 4 jours, de plus en plus évoquée, d’ailleurs 64% des Français souhaitent concentrer le temps de travail hebdomadaire sur 4 jours d’après l’étude d’ADP "People at work" en 2022. Un sujet que ne pourra pas ignorer la fonction RH dans sa quête de fidélisation.

Une politique de rémunération en réponse à l’inflation

Face à l’inflation de 6,2% en octobre dernier selon l’INSEE, là encore, les DRH se sont retrouvés face à un défi de taille. Si le salaire n’est pas en tête des priorités des salariés pour s’engager durablement sur un poste, la perte du pouvoir d’achat lié au contexte économique joue indéniablement sur la motivation des salariés et c’est un axe à prendre en compte pour les fidéliser. Une étude menée par Glassdoor en novembre 2022 énonce que 76% des personnes interrogées s’inquiètent plus que six mois plus tôt de leur capacité de gestion du coût de la vie,  37% d’entre eux estiment que cette inquiétude impacte leur productivité, 77% de ces collaborateurs attendent de l’aide de la part de leur entreprise. En outre, 68% des salariés seraient davantage motivés à rester si cette aide se matérialisait. Plusieurs entreprises ont déjà pris le sujet à bras le corps tels que Philip MorrisManutan ou encore Kingfisher qui partagent les leviers qu’ils ont activé courant 2022 afin d’accompagner au mieux leurs équipes face à cette situation.

L’ensemble de ces éléments pris en compte permet d’améliorer l’expérience employé, un point non négligeable puisque les entreprises qui ont une stratégie d’expérience collaborateur ont 5.1 fois plus de chance de retenir leurs forces vives selon "The Definitive Guide : Employee Experience" de Josh Bersin édité en 2021.

Clara Elmira

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